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Alerte rouge pour les PME françaises : l’enquête choc de Bpifrance révèle une économie au point mort

La dernière enquête de conjoncture publiée par Bpifrance Le Lab dresse un tableau préoccupant de la situation des entreprises de taille intermédiaire (ETI) en France. Selon cette étude, “l’économie française tourne au ralenti cette année”, un constat qui résonne particulièrement pour les PME, souvent les premières touchées par les turbulences économiques.

Une demande en berne qui fragilise les entreprises

L’étude révèle que 60% des dirigeants identifient désormais l’insuffisance de la demande comme le principal frein à leur activité – un niveau record en dehors de la période Covid. Cette situation inédite s’explique par un contexte économique dégradé où les carnets de commandes peinent à se remplir et où l’incertitude politique persistante freine les décisions d’investissement.

Les chiffres sont éloquents : selon le baromètre trimestriel de Bpifrance Le Lab, seulement 46% des entreprises maintiennent leurs projets d’investissement en 2025, contre 57% l’année précédente. Cette chute de 11 points témoigne d’un attentisme généralisé qui risque de peser durablement sur la croissance.

Des difficultés de financement qui s’accumulent

La situation financière des entreprises se dégrade progressivement. L’accès au crédit de trésorerie devient problématique pour 21% des PME, un chiffre en hausse constante selon les données de la Banque de France. Parallèlement, les perspectives de trésorerie s’assombrissent trimestre après trimestre, créant un cercle vicieux où les entreprises doivent arbitrer entre maintenir leur activité et préserver leur santé financière.

Cette tension financière a des répercussions directes sur l’emploi et l’investissement. Les projets de recrutement sont gelés, les investissements productifs reportés, et même les initiatives environnementales – pourtant cruciales pour l’avenir – passent au second plan pour de nombreuses entreprises.

L’international n’offre plus de relais de croissance

Traditionnellement, l’export constituait une bouée de sauvetage pour les entreprises françaises en période de ralentissement domestique. Mais l’enquête montre que les ETI internationalisées subissent encore plus fortement le ralentissement, avec des indicateurs d’activité à l’export en recul de 5 à 6 points. Le contexte géopolitique tendu et les perturbations des chaînes d’approvisionnement continuent de peser sur les échanges internationaux, comme le confirme le rapport sur la stabilité financière de juin 2025 de la Banque de France.

Des signaux encourageants malgré tout

Malgré ce tableau morose, certains indicateurs laissent entrevoir des raisons d’espérer. Selon l’enquête ETI 2024 de Bpifrance, près d’un tiers des ETI maintiennent leurs investissements dans la transition écologique et l’adoption de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle. Ces entreprises anticipent la reprise en se positionnant sur les marchés de demain.

De plus, la baisse progressive des taux d’intérêt devrait alléger la pression sur les entreprises endettées, même si les effets ne se feront sentir qu’avec un certain décalage. Les projections macroéconomiques de la Banque de France tablent sur une croissance de 1,2% en 2025, un léger mieux par rapport aux 1,1% de 2024.

Un enjeu crucial : préserver le capital humain

Dans ce contexte économique tendu, la préservation du capital humain devient un enjeu stratégique majeur. Les entreprises qui traversent le mieux la crise sont celles qui parviennent à maintenir la cohésion de leurs équipes et à préserver un environnement de travail sain. Cette problématique est particulièrement aiguë dans les grandes métropoles où la pression est maximale – la santé au travail à Paris est devenue une préoccupation centrale pour de nombreuses PME franciliennes qui doivent composer avec des coûts élevés et un marché du travail ultra-concurrentiel.

Les PME, qui représentent 99,9% des entreprises françaises selon l’INSEE, devront faire preuve d’agilité et d’innovation pour traverser cette période difficile. Leur capacité d’adaptation, leur proximité avec leurs marchés et leur flexibilité organisationnelle constituent des atouts majeurs dans un environnement économique incertain.